Daniel Favre
Quand la sculpture nous parle de la figure humaine, elle vise le plus souvent à nous parler de sa perfection. Lorsqu'il travaille à la représentation du corps, Daniel Favre ne cherche jamais la beauté là où l'on pourrait facilement la trouver : dans la mesure, dans les rythmes parfaits ou dans les justes rapports de proportions. Il s'en est fait une idée plus profonde.Ce sont au contraire les physionomies ouvertes aux disgrâces, aux déséquilibres ou aux imperfections qui construiront son regard. Daniel Favre est plus sensible à la beauté altérée des corps graciles ou à celle plus capiteuse des modèles excédés par la chair, qu'aux formes idéales. Il aime depuis toujours les morphologies irrégulières , la vénusté opulente, les mensurations enivrantes telles qu'elles ont pu surgir au fil des ans dans sa production.Le thème du sumo auquel Daniel Favre se consacre depuis quelques années s'inscrit dans ce même registre plastique et vient l'enrichir.C'est une nouvelle occasion pour l'artiste de célébrer les formes exubérantes, de développer une esthétique de la disproportion en modelant, avec force et talent, ces personnages aux corps immodérés, eux, que des années de formation nous amènent spontanément à qualifier "d'hommes-sculptures".Romaric Favre Assistant de conservation du patrimoine
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